BMC : Comptabilité et tenue de livres I
Liens professionnels :
Bernard Morel –président
Marie Leblond vice-présidente (v-p)
Charles Morel directeur général (d.g.)
Filiation :
Bernard Morel : père de Charles Morel, mari de Marie Leblond
Marie Leblond : épouse de Bernard Morel et belle-mère de Charles Morel
Charles Morel : fils de Bernard Morel et beau-fils de Marie Leblond¹
Le transfert d’entreprise: on y pense
Depuis quelques semaines, la famille Morel-Leblond discutait de relève d’entreprise. Dans le même temps je rencontrais Charles Morel d.g. de l’entreprise familiale BMC services comptables et tenue de livres dans un groupe de discussion à la Chambre de commerce et d’industrie de Trois-Rivières. Le sujet m’intéressait d’autant que dans ma pratique j’accompagne les familles dans leur transfert d’entreprise.
Je l’informai d’abord que j’étais moi-même passée par cette expérience de transfert familial puis lui expliquai que dorénavant j’accompagnais les repreneurs en les aidant à passer du rôle de « spécialiste » de ce qu’ils font présentement dans l’entreprise à celui de chef d’entreprise; ce qui n’est pas la même chose du tout. Et puis que j’accompagnais aussi les fondateurs à développer leur identité restée latente parallèlement et proportionnellement à leur sortie hâtive ou plus tardive de l’entreprise.
Un transfert d’entreprise ce n’est pas seulement un transfert de propriété
Je lui exposai que contrairement à ce que l’on croit généralement, un transfert d’entreprise familiale (ou à l’interne quand ce sont un ou des employés qui reprennent le flambeau) ne se limite pas à un transfert de propriété. En effet, il y a aussi le transfert de pouvoir, le transfert de direction et le transfert du savoir qui ont cours lors d’un règne conjoint plus ou moins long entre le repreneur et le fondateur. Et de plus, il est important de tenir compte de toute la dimension émotive qu’entraîne ce changement majeur dans la vie de l’un et de l’autre.
Charles venait d’être reçu comptable professionnel agréé (CPA). Il avait 29 ans et il était pressé d’acheter des actions de l’entreprise. Quoique son père Bernard le président de la compagnie et sa belle-mère Marie v-p. en avaient parlé, ils n’étaient pas prêts à céder l’entreprise tout de suite ni – et c’était là un sujet de friction : « pas à n’importe quel prix. »
Le repreneur est pressé de restructurer l’entreprise.
Le président et son épouse passaient 2 mois d’hiver en République Dominicaine. Toute l’année, Charles qui gérait une équipe de 12 employés était de toutes les rencontres d’affaires possibles dans la région ce qui se traduisait par une augmentation de la clientèle. Il parlait alors de « ses clients » et de « sa présence au bureau 12 mois par année ». De plus il voulait mettre en place de nouvelles façons de faire, implanter des outils technologiques plus performants. Cela « coûterait cher » disaient Bernard et Marie réticents. Charles souhaitait restructurer BMC mais il se sentait muselé, freiné et frustré.
À notre première rencontre à 4 j’aurais pu couper l’atmosphère au couteau tellement la tension entre les trois membres de la direction était palpable.
1. Les noms et les lieux sont fictifs afin de préserver l’anonymat des personnes concernées.